Le suicide est un sujet plutôt difficile à traiter. Mis à part la douleur et la perte, il peut y avoir de la confusion, de l’amertume, de la colère, de la culpabilité, et bien d’autres émotions douloureuses qui peuvent venir parasiter votre discours.
Annoncer le suicide d’un membre de la famille à un enfant
Parler du suicide à un membre de la famille quand il est encore qu’un enfant innocent peut être extrêmement difficile. Nous allons répondre à toutes vos questions :
- Comment l'expliquer sans les effrayer ?
- Comment peut-on s’assurer qu'ils soient bien sûr que cela n'est pas de leur faute?
- Comment peut-on les rassurer ?
- Est-il préférable d'être honnête et « précis », ou plutôt cacher la vérité ?
Si vous êtes la personne qui doit lui expliquer, vous savez peut-être que cette conversation pourrait très probablement, si le défunt était un proche, changer la vie de cet enfant pour toujours.
Face à cette pression vous pouvez, par confusion et/ou par colère, commettre des « erreurs » dans votre discours, et cela pourrait avoir des conséquences très néfastes sur les enfants, comme :
- leur donner l’impression d’être responsables indirectement du tragique évènement ;
- leur donner l’impression que celui ou celle qui est parti ne se souciaient pas vraiment d’eux ;
- leur causer des peurs et troubles non négligeables.
C'est exactement pour cela que vous devez être prudent, et c'est aussi exactement pour cela que tout est si difficile.
Cependant, certains éléments clés sont à retenir pour que cela se passe dans les meilleures circonstances. Vous devez être honnête et vous assurez qu'ils savent que cette mort n’est en aucune façon de leur faute.
Comment faire cela ?
Suivez ces étapes de base et cela se passera de manière moins douloureuse que ce que vous pouviez le soupçonner.
Les mesures à prendre
1. Asseyez-vous avec l'enfant
Commencez par dire doucement à l’enfant que vous avez besoin de parler avec lui sur quelque chose de grave. Assurez-vous qu'il sache qu'il est en sureté et qu’il ne risque rien ; vous devez simplement discuter de quelque chose d'important. Ce sera le signal pour l'enfant que quelque chose de très important se trame.
2. Allez droit au but
Que quelqu’un tourne autour du pot n'est pas seulement effrayant et énervant que pour les grands, mais pour tout le monde, les enfants ressentent aussi cela, ne l’oubliez pas. Lorsque vous avez quelque chose d’important à dire il est important que le message soit clair, alors dites-le - ne laissez pas l’enfant « agoniser » sur la chose.
3. N’ayez pas peur de montrer vos émotions
Il est important de garder notre contrôle sur la manière de dire les choses. Cependant, il est important que vous lui montriez que vous aussi êtes quelqu’un qui souffre de la nouvelle.
Dire à l'enfant «ton oncle n'est plus avec nous. Il est mort et tu ne le verras plus, par contre, il sera toujours avec toi dans ton cœur.» Peut-être une manière de faire comprendre les choses clairement tout en y mettant les formes. Selon vos croyances vous pouvez adapter à votre manière le discours. Mais sachez tout de même que l’enfant aura besoin de quelque chose d’assez concret pour « matérialiser » la perte.
Lorsque l'enfant demande pourquoi, alors expliquez que "l'oncle était très triste et rien ne semblait l'aider à se sentir mieux. Tout le monde a essayé mais il était très dur de l’aider, et personne n'était en mesure d'y arriver à temps, et il s’est lui-même donné la mort. On appelle cela le suicide quand quelqu'un se tue ".
Ce n'est pas grave si vous êtes triste, ou même si vous pleurez - l'enfant a besoin de savoir qu’il n’est pas le seul à être très triste. Seulement il ne faut pas se laisser gagner par trop d’émotions - cela fait peur aux enfants. Ils veulent voir des adultes comme étant sous contrôle de leur moyen pour être rassuré.
4. Expliquer les troubles psychiques ou la dépression très simplement
Si l'enfant ne comprend toujours pas pourquoi cela est arrivé et pourquoi, il est important de lui dire quelque chose comme : «Ton oncle était très malade, et c'était une maladie, pas de cœur ou les poumons, mais de l'esprit. Il est tombé malade très rapidement, et il n’a pas eu le temps de bien s’y préparer".
Répondez aux questions aussi clairement que vous le pouvez.
5. Assurez-vous que l'enfant comprenne que personne n’aurait pu sauver l'être aimé.
Assurez-vous de souligner que ce n'est en rien ce que l'enfant ait pu faire qui soit la cause du décès. Il est commun pour ceux qui restent, de se sentir coupable, et cela inclut aussi les enfants. Dites à l'enfant que "Personne n'aurait pu empêcher la décision de ton oncle, et personne ne fait rien de mal." Si l'enfant vous demande si ils peuvent être en faute, s'assurer surtout qu'en rien il ne se sente coupable de quoi que ce soit.
6. Assurez-vous que l'enfant sait bien que la victime du suicide l’aimait fort
Un enfant a besoin de savoir que la personne décédée l’aimait, mais qu'en raison de la maladie il / elle peut avoir été incapable de se rendre compte de la façon dont l'enfant se sentirait après la mort. Et que lors d’une très grosse dépression, l'amour ne suffit pas à guérir tous les maux. Peu importe combien nous aimons ou combien nous sommes aimés, la dépression est puissante et, même si beaucoup de gens peuvent être aidés, il y a certaines qui ne peuvent pas l’être.