Le stade de développement de l’enfant va lui permettre de comprendre la mort et de vivre le deuil de manière très différente à 5 ans, à 10 ans ou même à 15 ans. A chaque moment de son développement, l’enfant devra renégocier l’impact de la mort d’un proche. C’est-à-dire, par exemple, que lorsqu’un enfant perd sa mère à 5 ans, il comprend son deuil d’une certaine manière mais à 11 ans ou à 14 ans, il le comprendra d’une manière tout à fait différente car il devra vivre de nouvelles expériences de vie, privé de la présence de sa mère.
Les particularités du deuil des enfants
L'enfant vit son deuil physiquement aussi bien qu'émotionnellement
Il n'est pas rare que l'enfant manifeste des symptômes physiques après un deuil, par exemple : une très grande fatigue, de l'insomnie, une perte d'appétit, des maux de ventre, des tremblements.
Tous ces symptômes sont « normaux », cependant, lorsqu'ils perdurent et que l'enfant ne peut plus fonctionner normalement, il est utile de faire appel à un professionnel.
De toute manière, l'enfant en deuil va manifester un état dépressif avec chagrin, tristesse, moins de jeux, puis parfois une instabilité d'humeur, de la tension, de l'anxiété. Il peut aussi y avoir de l'irritabilité, des colères, des caprices et parfois un fléchissement des résultats scolaires.
Certains enfants semblent ne pas être affectés par le décès d'un proche
Ils ne réagissent pas et continuent à vivre leur vie comme si de rien n'était. Il est important de savoir que ce que l'on observe de l'extérieur ne reflète absolument pas ce qu'ils vivent et ressentent à l'intérieur.
Ces enfants n'arrivent pas à préciser ce qu'ils ressentent lorsqu'on les interroge et parfois ils sont comme anesthésiés émotionnellement pendant un certain temps.
Le jeu peut être un moyen pour l'enfant d'extérioriser son chagrin
Lorsqu'il est trop petit pour les verbaliser, ses émotions apparaissent à travers ses jeux. Il dessine, peint, joue avec des marionnettes ou des poupées, construit des châteaux de sable et trouve ainsi un exutoire pour son expérience intérieure.
Il arrive aussi que ce soit à travers un comportement agressif, comme le fait de se bagarrer avec ses camarades d'école, de pousser, de mordre, de griffer que l'enfant en deuil manifeste l'intensité de sa peine.
Parfois, l'enfant s'auto-mutile, c'est-à-dire, qu'il se fait mal à lui-même pour détourner sa douleur ou pour attirer sur lui une attention dont il a besoin.
L'enfant plus que l'adulte, à la capacité de vivre dans l'instant présent
En effet, il a tendance plus rapidement à entrer et sortir de la tristesse du deuil. On peut l'entendre rire à gorge déployée en regardant un film amusant oubliant temporairement son chagrin.
Par contre, lorsqu'il est triste, il l'est complètement. Ainsi, il peut passer du rire aux larmes et vice-versa en l'espace, parfois, de quelques minutes.
De nombreux enfants en deuil ont des difficultés à se concentrer après la perte d'une personne importante pour eux. Ils sont physiquement assis à leur pupitre dans la salle de classe, mais leur esprit, leur imagination vagabonde à travers les événements marquants qu'ils viennent de vivre.
Ces enfants-là ont parfois des résultats scolaires qui diminuent durant les mois qui suivent le décès d'une personne significative pour eux. D'autres, au contraire, s'investissent massivement dans travail scolaire pour tenter d'oublier ou pour être approuvés.