Début 2017, le groupe d’assurance Prévoir commandite un sondage à l’institut Sondage Opinion Way. Objectif : en savoir plus sur le positionnement des français par rapport à l’avenir.
Le redoute t-il ? En quoi ? Pourquoi ? Les statistiques obtenues laissent apparaître une anxiété évidente, qui n’a pu que s’affirmer au lendemain des élections de mai et juin, alors que tous discutent de restrictions financières et d’hypothétiques réformes de fond qui impacteraient le train de vie de chacun. Que faut-il retenir de ces chiffres, notamment dans le cadre du funéraire ?
Un avenir qui fait peur
Effectuée sur un panel de 1043 personnes majeures de 18 à plus de 65 ans, cette étude prend en compte les facteurs d’âge, de sexe, de profession et de salaire. Sont également envisagés le ciblage régional et la taille de la ville de résidence. Bref, tout a été fait afin de rassembler un échantillonnage qui reflète aussi précisément que possible la composition de la société française. Premier constat qui en dit long sur la situation : ils sont 66 % des individus sondés à redouter le futur ; ce véritable climat de crainte s’exprime notamment chez les 18-24 ans et les personnes qui vivent dans le Nord de la France, une strate de la population et une zone géographique touchées par le chômage.
La perte d’autonomie, d’un proche ou personnelle, et plus généralement la dégradation de l’état de santé après une affection ou un accident angoissent tout naturellement les sondés qui se disent interpellés à 80 % dans le premier cas, 85 % dans l’autre.
La maladie, le handicap, le vieillissement sont considérés comme de véritables épées de Damoclès ; les individus touchant moins de 2500 euros par mois se sentent particulièrement vulnérables face à une éventuelle dégradation sanitaire, qui affecterait leur travail et leur source de revenus.
Perdre l’autre : une préoccupation
Autre souci, la mort d’un proche (conjoint, parent, …) s’impose à tous comme un risque tangible. Face à ce constat, 62 % ne se sentent absolument pas ou très mal préparés à cette épreuve, ce qui englobe les facettes psychologique … et financière. Pourtant 75 % savent ce qu’est une assurance obsèques, en connaissent les modalités, le fonctionnement, ils en ont une perception relativement pertinente. Pour ceux qui en ignorent toutes les arcanes, des explications permettent d’en persuader 58 % de l’utilité de la démarche tandis que 36 % sont prêts par la suite à contractualiser.
Les autres, à 45 %, refusent d’investir dans un contrat d'assurance obsèques. Cela s’explique par la conviction que 8 sur 10 des sondés ont que leur niveau de vie va baisser au moment de la retraite, probablement de manière drastique. L’actualité ne leur donne du reste pas tort : les allocations retraite devraient être impactées par la réduction de la CSG. Dans ces conditions, investir dans une assurance obsèques constitue un poste de dépense conséquent, que tous ne peuvent budgéter.
Ces résultats sont des plus intéressants, car ils dénotent une incontestable peur de l’avenir, généralisé dans la population … ainsi qu’un positionnement contradictoire. Les sondés ont bien conscience de la précarité sanitaire de leurs proches comme de la leur, de ce que cela induit en terme de dépendance.
Ils perçoivent également la fragilité des revenus, salaires ou pensions, des états financiers instables en pleine crise économique. Cette vulnérabilité les freine quand il s’agit de payer une assurance obsèques que par ailleurs ils perçoivent comme nécessaire, du moins importante (preuve que les mœurs ont évolué en la matière). C’est sur ce point que les professionnels du secteur vont devoir œuvrer à l’avenir pour réfléchir à des produits adaptés aux besoins et aux réalités financières d’une clientèle en demande.