Les agents de chambre mortuaire (ou de service mortuaire) interviennent dans le cadre des hôpitaux et des maisons de retraite, au sein des morgues. Ce sont les héritiers des agents d’amphithéâtre du temps jadis, qui avaient pour fonction d’amener les corps des défunts dans les hautes salles d’études anatomiques et de dissection des anciennes universités de médecine.
Aujourd’hui leur rôle a largement évolué qui ajoute au traitement du corps des missions de salubrité, d’administration, d’accueil et d’information : de fait l’agent de service mortuaire constitue un relais entre le domaine des soignants, les pompes funèbres et les familles.
Comment ce métier est-il encadré ? Quel est son champ d’action ? De quelle manière se déroule la formation ?
Sommaire
Législation et statut
Classée selon le code métier 05R60, la profession est considérée comme de l'assistance aux soins. On peut être recruté par une entreprise privée ou dans le cadre de la fonction publique, pour un CHU par exemple.
Le champ d'action est déterminé par tout un appareil de lois et de décrets. Notons principalement la Circulaire DH/FH 3/97-520 du 23 juillet 1997 qui liste les taches à effectuer et marque les limites avec les autres professions. Ajoutons-y :
l'article 42 du décret n° 91-45 du 14 janvier 1991 ;
l'arrêté du 16 juillet 2009 JORF n° 0170 ;
le décret n°95-963 du 9 mai 1995 du Code Général des Collectivités Territoriales ;
l'article R.2223644 du même CGCT ;
le décret n°2001-1033 datant de fin 2001.
L'ensemble de ces textes définit la fonction et son champ d'application ainsi que les normes de formation.
À savoir :
Le salaire de base est de 1 340,55 euros, avec des possibilités d'évolution.
Les missions de l'agent mortuaire
Elles sont de différentes natures.
Il s'agit avant tout de prendre en charge le corps du défunt pour le nettoyer et la préparer en amont d'une présentation aux familles dans le cadre d'exposition de la chambre mortuaire.
A ce titre l'agent de service mortuaire ne peut se substituer au thanatopracteur qui va traiter le cadavre en vue de sa conservation, il n'est pas habilité non plus à intervenir dans la perspective d'une toilette mortuaire religieuse.
Il supervise l'enregistrement administratif des personnes décédées, le transport des défunts dans le cadre de l'institution de soin mais également vers l'extérieur (domicile, funérarium, ...).
Il intervient en parallèle durant les autopsies en préparant les salles, en sélectionnant et stérilisant les instruments nécessaires ; il seconde le médecin légiste pendant l'examen, selon les directives de ce dernier, aide aux prélèvements. Une fois l'autopsie terminée, il restitue l'intégrité du corps en pratiquant les restaurations et les sutures obligatoires. Il peut le cas échéant réaliser le retrait des prothèses type pile cardiaque et pacemaker.
Il assure l'entretien et la gestion du lieu, des vêtements et des outils qui doivent se conformer à une hygiène très stricte. Il s'occupe du contrôle et du renouvellement des stocks de fournitures et assume les tâches administratives propres à la bonne marche de ce service.
Il prend en charge l'accueil téléphonique et physique des visiteurs et usagers : familles, soignants, professionnels du funéraire, agents de la force publique etc. Il fournit les renseignements nécessaires, peut conseiller au besoin quant aux démarches administratives.
À noter :
Il peut aussi être amené à s'occuper des stagiaires dépêchés dans son service en vue d'une formation.
Les capacités requises
Le métier suppose plusieurs savoir-faire et savoir être absolument indispensables pour mener ce travail convenablement. Outre la rigueur, le sens de l'organisation, le sang-froid, la patience, la stabilité, la discrétion, on demande à ces agents de :
maîtriser le lexique technique, le protocole, la réglementation ;
savoir gérer les situations de crise qui peuvent se présenter ;
faire preuve de retenue et d'écoute, avoir le sens de la communication, de la psychologie pour épauler les familles ;
analyser rapidement les paramètres d'une situation, prioriser les actes à accomplir
apprécier le travail d'équipe et maîtriser un réseau professionnel dont on constitue un trait d'union important ;
aimer la polyvalence des tâches.
Le parcours de formation
Évaluée de 1100 à 1400 euros selon les organismes, cette initiation de niveau bac n'implique aucun diplôme prédéfini. Elle est dispensée par des organismes spécialisés par exemple l'Institut Français de Formation des Professions Funéraires, et les écoles d'infirmiers.
Elle comporte 80 heures de cours décomposées comme suit :
40 heures d'enseignement théorique qui abordent
les normes de sécurité, de soin et d'hygiène
la psychologie propre à l'approche du deuil
les techniques de manipulation et de traitement du corps
la maîtrise du cadre législatif
la connaissance des obligations administratives propres au funéraire
l'éventail des rites mortuaires existants.
40 heures de stage pratique en hôpital ou en structure spécialisée.
Une fois la formation effectuée, on remet au stagiaire une attestation officielle qui prouve la bonne marche de ses études.