La gestion de la succession est un processus complexe qui implique souvent des décisions difficiles pour les ayants droit. L’un des choix les plus importants est de savoir s’ils acceptent ou refusent la succession, en particulier si elle est déficitaire. Les héritiers disposent de trois options. Nous vous expliquons en détail les conséquences juridiques et financières de chaque option et les démarches à suivre pour les mettre en œuvre.
Options successorales : des choix à faire
Elle ne s’impose jamais vraiment aux successibles
En disposant de cette option successorale, nous sommes confrontés à 3 possibilités :
- Accepter purement et simplement la succession ;
- Accepter la succession à concurrence de l’actif net ;
- Renoncer à la succession.
L’article 771 du Code civil prévoit un délai de 4 mois à compter de l’ouverture de la succession afin qu’ils puissent s’informer et réfléchir à leur choix. En attendant, les actions d’entretien ou les actes administratifs sur les biens en indivision, effectués par les ayants droit, ne valent pas acceptation de la succession.
Pendant ce temps de réflexion, les ayants droit peuvent faire échec aux demandes des créanciers.
Accepter purement et simplement la succession
Cette décision peut être tacite et résulter d’un acte qui laisse penser de l’intention d’accepter cette dite succession, ou elle peut être expresse et provenir d’un écrit dans lequel il prend la qualité d’héritier.
Conséquences : il peut librement disposer des biens mais il doit personnellement répondre de toutes les dettes du défunt et de toutes les charges de la succession.
Selon l’article 786 alinéa 2 du Code civil, il peut cependant demander à être déchargé de tout ou partie du remboursement d’une dette qu’il avait des motifs légitimes d’ignorer au moment de l’acceptation et qui porte gravement atteinte à son patrimoine personnel. Il doit introduire l’action en justice dans les 5 mois à compter du jour où il a eu connaissance de l’existence et de l’importance de la dette.
Accepter la succession à concurrence de l’actif net
Lorsqu’il ignore si la succession est excédentaire ou déficitaire. L’héritier n’est ainsi tenu des dettes successorales qu’à hauteur des biens dont il a hérité et non sur ses biens personnels.
La déclaration doit être expresse et déposée auprès du greffe du tribunal de grande instance du lieu d’ouverture de la succession.
Suite à cette déclaration, l’héritier dispose d’un délai de deux mois pour faire établir l’inventaire et le déposer au greffe du tribunal de grande instance. S’il ne prononce pas son acceptation ou son refus il est réputé avoir accepté purement et simplement la succession.
Conséquences
L’héritier a l’avantage :
- d’éviter la confusion de ses biens personnels avec ceux de la succession ;
- de conserver tous les droits qu’il avait antérieurement sur les biens du défunt.
Refuser la succession
Il n’est alors pas tenu de rembourser les dettes du défunt et n’hérite d’aucun bien. Les frais qu’il a engagés avant sa renonciation sont à la charge des autres héritiers. La déclaration de renonciation doit être déposée au greffe du tribunal de grande instance du lieu d’ouverture de la succession.
La dévolution est ensuite réalisée comme si l’héritier n’existait pas, en revanche, s’il a des descendants, sa part peut être dévolue à ses représentants. Il peut revenir sur sa décision, uniquement au profit d’une acceptation pure et simple et si aucun autre héritier n’a accepté la succession entre temps. Même si la succession est refusée l’héritier doit pourvoir aux frais d’obsèques si rien n’a été prévu.
Si l’héritier a été influencé et trompé sur l’étendue et le contenu de la succession afin qu’il y renonce ou qu’il l’accepte contre ses intérêts, il peut demander la nullité de son option, c’est ce qu’on appelle le vice de consentement.