Les funérailles spatiales désignent l'opération permettant d'envoyer les cendres d'un défunt dans la stratosphère et de les y répandre. Le premier à mentionner ce processus est l'auteur de science-fiction américain Neil R. Jones dans son œuvre The Jameson Satellite publié en 1931. Mais ce qui était à l'origine une invention romanesque est désormais devenu réalité et fait l'objet d'un marché en plein développement. De quoi s'agit-il exactement ? Est-ce légal ? Comment se déroule ce genre de cérémonial ?
Funérailles spatiales : envoyer vos cendres dans l’espace !
Funérailles spatiales : quel est le principe ?
Ces obsèques supposent l'incinération préalable du corps. Elles constituent en fait une alternative à la dispersion des cendres en pleine nature.
Une partie ou l'ensemble des cendres collectées sont placées dans une capsule, marquée aux initiales du disparu. Ce réceptacle est lui-même positionné dans une navette, dite "vaisseau mémorial" qui est envoyée dans l'espace. Les cendres y sont déversées.
Les familles peuvent assister au lancement de la fusée, puis suivre l'évolution de la cérémonie par le biais d'une application mobile.
Il faut savoir que ce périple peut durer de plusieurs semaines à plusieurs mois. Le vaisseau se désagrège en rentrant dans l'atmosphère, imitant une étoile filante.
Un mode funèbre anglo-saxon
Les funérailles spatiales ont principalement lieu aux USA.
Scénariste de la série Star Trek, Gene Roddenberry fut le premier à avoir été essaimé dans l'espace, en octobre 1997, lors d'une mission de la navette Columbia.
Aujourd'hui deux firmes se sont spécialisées dans ce type d'obsèques :
- Active depuis plus de trente ans, Celestis est la pionnière du secteur avec une offre relativement onéreuse et déjà de nombreux lancements à son actif, incluant des mises en orbite autour de la Terre ou de la Lune, pour une moyenne de 5000 à 10 000 dollars.
- Créée en 2013 à San Francisco par un ancien ingénieur de la Nasa, Elysium Space a pour objectif de démocratiser le processus, en proposant des tarifs plus abordables, autour de 2000 dollars.
Une solution à la française
Très récemment deux jeunes entrepreneurs de Montpellier spécialisés dans le funéraire ont décidé de proposer ce type de service. En s'appuyant sur leur marque Poussière d'étoile, ils répondent ainsi à une demande de plus en plus forte, pour un coût très avantageux d'environ 1000 euros, et dans le respect de la législation.
L'idée est d'envoyer la totalité des cendres (car en France, la loi interdit le prélèvement d'une partie des restes) dans la stratosphère à une trentaine de kilomètres de distance de la Terre.
Le transport se fait via un ballon sonde rempli d'hélium et équipé d'une caméra, ce qui permet aux proches d'assister à l'ensemble de la cérémonie.
Après avoir atteint la stratopause, l'urne s'ouvre pour déverser son contenu, à moins que les cendres aient été placées dans le ballon lui-même qui s'autodétruit alors, pour en favoriser la vaporisation.
Les restes se diluent dans les courants stratosphériques avant de retomber ultérieurement dans l'atmosphère terrestre sous forme de pluie, de neige, de bruine ...
Equipé d'un traceur, le ballon indique son lieu de chute et peut ainsi être récupéré, ce qui évite toute pollution.
Calculés en fonction des conditions météorologiques, les vols ont lieu dans des zones vides, loin de tout trafic aérien.
Ils sont validés en amont par la Direction Générale de l'Aviation Civile. Ce type de prestation peut être pris en charge par les contrats prévoyance obsèques.
Il constitue une alternative à la saturation des cimetières, tout en proposant une formule écologique et non polluante.