Pendant des siècles, il a été d’usage en France de placer les corps des défunts en pleine terre, simplement entourés dans un linceul. Les tombes individuelles étaient rares, l’usage du cercueil réservé aux élites, à l’aristocratie. Le commun des mortels était le plus souvent jeté dans ce qui était appelé les fosses communes qui composaient les trois quarts des terrains communs.
Peut-on être enterré sans cercueil ?
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Le recours au cercueil est obligatoire
Aujourd’hui, certains aimeraient que cette pratique soit encore d’actualité : la religion musulmane l’impose dans ses préceptes ; quant aux écologistes, ils la considèrent comme la plus naturelle, la plus respectueuse de l’environnement ; et nombreux sont ceux qui dénoncent le prix exorbitant des modèles de cercueils à disposition sur le marché du funéraire.
Pourtant l’inhumation sans cercueil est interdite par la loi française. Sur le territoire national, si on peut choisir d’être placé dans une tombe de pleine terre, on doit cependant être obligatoirement mis en bière. C’est aussi valable si l’on choisi la crémation.
Parisien, tombeau ou demi-tombeau, lyonnais, américain, en sapin, en acajou ou en carton, les formes, les matériaux et les couleurs ne manquent pas ; mais toujours le cercueil respecte un calibrage sévèrement encadré par le Code Général des Collectivités Territoriales, principalement l’article R. 2213-25 qui précise :
le corps est placé dans un cercueil en bois d'au moins 22 millimètres d'épaisseur avec une garniture étanche fabriquée dans un matériau biodégradable agréé par le ministre de la santé après avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France
Des impératifs sanitaires
Ces dimensions sont réduites à 18 millimètres si le cercueil est destiné à l’incinération. Dans ce cas on choisira des matériaux combustibles qui ne dégagent aucune substance dangereuse lors de l’opération. Quoi qu’il arrive, le cercueil doit répondre à des impératifs d’étanchéité, d’hygiène et de sécurité. Ces normes sont encore plus strictes lorsqu’il faut déplacer le corps, voire le rapatrier par avion depuis un pays étranger. On utilisera alors un modèle équipé d’un filtre à charbon.
L’objectif est d’éviter de polluer les sols avec les liquides de décomposition et de neutraliser les risques de contamination en cas de maladie grave. D’ailleurs l’article R. 2213-26 du CGCT est très clair sur ce point ; on place le défunt dans un cercueil hermétique :
« si la personne était atteinte au moment du décès de l'une des infections transmissibles dont la liste est fixée au a de l'article R. 2213-2-1 ».
Si le cercueil se modernise et s’adapte aux besoins de l’époque, notamment le cercueil biodégradable en carton, il demeure très contrôlé par les pouvoirs publics pour des impératifs de santé et d’hygiène. Aussi, il n’est pas encore envisageable d’autoriser l’inhumation en linceul comme vient de le faire la Belgique, qui permet aux fidèles musulmans d’être enterrés de cette manière.
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