Funérailles : quels objets intimes peut-on placer dans le cercueil ?

La coutume est séculaire : déjà dans l’Antiquité les égyptiens comme les celtes ou les vikings enterraient leurs morts les plus prestigieux avec toutes les possessions nécessaires pour assurer leur rang dans l’au-delà, y compris les animaux familiers… et quelquefois les serviteurs, si l’on en juge par les corps retrouvés dans la tombe de la reine sumérienne Puabi. Un faste qu’on expose encore aujourd’hui lors des obsèques de très grandes vedettes, par exemple l’enterrement de la chanteuse Whitney Houston, vêtue d’or et de bijoux somptueux.

Cependant l’ère moderne est à l’économie, et il est désormais plus d’usage de placer dans le cercueil des disparus quelques souvenirs, des biens personnels significatifs, des objets que le défunt affectionnaient tout particulièrement et dont il avait peut-être couché la liste sur son testament. Une manière de se rassurer, de faciliter le deuil des proches, un hommage …

Seulement voilà, on ne peut pas tout mettre dans un cercueil, et il est bon, dans cette perspective, de déterminer ce qui est autorisé ou non, et les raisons de ces limitations.

Les objets et accessoires usuels

Il est courant que les familles entourent le corps fraîchement couché en bière de fleurs coupées. Outre cette ornementation végétale, on glisse également au côté des morts des photographies, des lettres, des dessins d’enfants, des témoignages… certains ont été inhumés avec leurs livres préférés, leur journal intime. Des diplômes significatifs, des porte-bonheurs, peluches ou petits bibelots, des médailles officielles ou des titres distinctifs peuvent accompagner le défunt dans la tombe.

Il est aussi d’usage d’orner les disparus de leurs bijoux favoris, alliances, pendentifs et colifichets, des symboles religieux aussi, les chapelets notamment ainsi que les crucifix. On cite également un adepte de bons vins, propriétaire d’une cave de qualité qui fut mis en terre avec des bouteilles de grands crus, un passionné d’ornithologie recouvert de plumes en guise de linceul. De prime abord le choix est donc assez souple et large.

Une démarche encadrée par la logique de l’héritage et du souvenir

Cette sélection est néanmoins contingentée par certaines réalités, principalement celles de la passation des biens et de la conservation de documents. Il faut bien prendre en compte un paramètre très concret : une fois dans la tombe, les objets placés avec le mort ne seront plus récupérables que très difficilement, au terme d’une procédure d'exhumation complexe, pas forcément efficace mais toujours onéreuse, et rien ne dit que les artefacts n’auront pas été abîmés par leur séjour en caveau.

Non, on n'exhume pas les sépultures sur un coup de baguette magique, parce qu’on y a placé par inadvertance un document finalement important dont on ne mesurait pas l’impact. Il est donc vivement conseillé de trier et d’évaluer ce qu’on compte déposer dans le cercueil, d’en discuter entre proches.

Ainsi les bijoux de prix, les sommes d’argent, l’or, outre qu’ils sont inscrits dans la succession, sont autant de tentations pour les pilleurs de tombe ; mieux vaut donc éviter de parer la dépouille avec des joyaux qui susciteraient les convoitises.

Quant aux documents, photos de famille, lettres et autres écrits, il est tout à fait possible d’en faire des copies qui iront dans la sépulture, les vivants pourront conserver les originaux pour les transmettre dans le patrimoine.

Limites et interdictions

Si dans certains cas, il existe des solutions de substitution, dans d’autres, la fantaisie des individus se heurte au mur de la loi, notamment quand le défunt doit être crématisés, ce qui suppose des normes de sécurité très strictes.

  • Ainsi on ne peut être enterré avec son animal de compagnie, mais il est envisageable de poser dans le cercueil l’urne contenant ses cendres, s’il est décédé depuis un certain temps. C’est valable dans le cadre d’une inhumation, mais pour une crémation cela n’est pas envisageable.
  • De même l’incinération implique le retrait préalable de tout pacemaker, des piles cardiaques, appareillages qui pourraient exploser dans les flammes. Cette interdiction commune à tous les crématoires commence à apparaître dans la réglementation de certains cimetières, afin d’endiguer l’éventuelle pollution des sols par le lithium des batteries (du coup il est délicat de se faire placer en terre avec son smartphone par exemple).
  • Objets en plastique, matériaux d’origine synthétique sont aussi bannis dans les incinérateurs, pour éviter l’émanation de fumées toxiques. Certains habits sont donc prohibés, de même que les chaussures ou les jouets et les peluches. Il arrive par ailleurs de plus en plus que les crématoires prévoient un surcoût pour l’incinération de certaines substances qui nécessitent une combustion plus longue, d’où une dépense d’énergie supplémentaire qui alourdit la facture.

On constate par ailleurs que les accessoires et productions non biodégradables sont davantage bannis des cimetières, pour éviter la souillure à long terme des sols, cela dans un souci d’écologie.

Le choix des objets qui accompagneront le défunt dans son ultime voyage dépend donc à la fois de ses volontés dernières, des vœux de la famille, des directives de la loi … et de la réglementation adoptée par le funérarium, le crématorium et le cimetière. Il est donc essentiel de bien lister ces souvenirs en amont avec l’entourage, puis d’en discuter ensuite avec le conseiller funéraire d’une part, le conservateur du cimetière de l’autre, afin de vérifier ce qui est faisable et de quelle manière.

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