Le respect des volontés du défunt et de sa famille est un élément essentiel des cérémonies funéraires.
Souvent, il est difficile de connaitre avec précision les détails des cérémonies prévues par les différentes familles religieuses. Nous avons recensé à votre intention différents points importants afin de simplifier l’organisation de cette cérémonie.
Les rituels funéraires selon les religions
1. Les rituels catholiques
La cérémonie
Les funérailles ne sont pas un sacrement catholique, mais une liturgie d’espérance et d’intercession pour le défunt.
Les funérailles sont en général célébrées dans l’église de la paroisse, soit par des laïcs ayant reçu la connaissance nécessaire, soit par le prête. L’intervention de ce dernier est indispensable si une messe est prévue.
Inhumation ou crémation ?
Bien qu’on lui préfère généralement l’inhumation, la crémation est, depuis 1963, autorisée par l’Église si elle n’est pas le symbole d’opposition à celle-ci.
La crémation a toujours lieu après la cérémonie à l’église, l’urne ne pouvant pas y entrer. Il est recommandé de ne pas disperser les cendres, ni de garder l’urne au domicile. Il est préférable de la déposer dans les monuments prévus à cet effet.
Dépôt de fleurs
Pas de contre-indication.
Au cimetière
Ce sont les lectures effectuées au moment où le cercueil descend dans le caveau et bénédiction. Actuellement, c’est très souvent quelqu’un de laïc qui officie, bien que la présence du prêtre soit toujours souhaitée par les proches et la famille.
Monument funéraire
Liberté de choix. Grande variété de symbolismes religieux.
Pour la préparation
Participation de la famille
La famille prépare la cérémonie avec l’officiant ou l’équipe de laïcs : choix des lectures, de la prière universelle, des chants, des musiques
Veillée funéraire
Pratique traditionnelle jusque dans les années soixante, la veillée funéraire est aujourd’hui peu organisée.
Délai
Aucun délai n’est requis.
Toilette rituelle
La religion catholique ne prévoient ni toilette, ni vètements rituels.
Soins de conservation
La religion catholique n’apporte aucune contre-indication à ces soins.
Cercueil
Aucune prescription particulière quant au choix du cercueil, si ce n’est la présence éventuelle d’une croix fixée sur le dessus avec la représentation du Christ.
Don du corps et don d’organes
La religion catholique n’apporte aucune contre-indication.
2. Les rituels protestants
La cérémonie
Les funérailles en général célébrées au Temple. Il s’agit d’une cérémonie de remise à Dieu qui annonce l’espérance de la résurrection. Elle constitue un message d’espérance pour les vivants.
Pas de prière pour le repos de l’âme du défunt.
Inhumation ou crémation ?
Autorisée depuis 1898, la crémation est une pratique courante pour les protestants. Dans ce cas, le pasteur se rend au crématorium et accompagne la famille.
Dépôt de fleurs
Autorisé, mais le souci de simplicité conduit de nombreuses familles à demander de ne pas en offrir et de faire plutôt un don à une œuvre. Malgré tout, des fleurs accompagnent souvent le cercueil.
Au cimetière
Cérémonie en présence du pasteur. Moment très importante pour la famille.
Monument funéraire
Liberté de choix. Grande variété de symbolismes religieux.
Pour la préparation
Participation de la famille
La famille choisit les lectures, avec la possibilité de texte profane, les chants et les musiques. Pas de célébration de la Cène. La présence du corps dans le Temple n’est pas une obligation.
Veillée funéraire
Pas de veillée.
Délai
Aucun délai n’est requis.
Toilette rituelle
Ni toilette, ni vêtements rituels.
Soins de conservation
Aucune contre-indication à ces soins.
Cercueil
Aucune prescription particulière quant au choix du cercueil, si ce n’est la présence éventuelle d’une croix nue fixée sur le dessus.
Mise en bière
Effectuée par les professionnels des pompes funèbres. Le défunt repose sur le dos, mains jointes sur la poitrine. Pas d’objet de piété ni de crucifix.
Présence du Pasteur à la levée du corps.
Don du corps et don d’organes
Aucune contre-indication.
3. Les rituels juifs
La cérémonie
Pas de passage par la synagogue, considérée comme un lieu de vie.
Inhumation ou crémation ?
La crémation est interdite. Non reconnue par les autorités religieuses.
Dépôt de fleurs
En principe, pas de fleurs.
Au cimetière
Lieu de la cérémonie. En chemin, arrêt devant la synagogue si c’est le défunt est un fidèle . Au cimetière, oraison funèbre faite par le Rabbin, chacun jette 3 pelletées de terre, puis le Kaddish, la prière des morts, est récité. Tous se lavent les mains sans les essuyer pour rester symboliquement avec le défunt et sa famille.
Monument funéraire
En principe, il est érigé dans les onze mois des funérailles. Il porte une inscription hébraïque et parfois le symbole des tables de la loi.
Pour la préparation
Participation de la famille
Les étapes du deuil sont strictement définies pour la famille avec trois étapes : 7 jours, 30 jours, 1 an. La première période marquée par de nombreux interdits et des visites de la communauté. Au bout de 30 jours, levée du deuil, sauf pour les orphelins (1 an). Pendant un an, on récite le Kaddish et on allume une lumière (gestes répétés tous les ans).
Veillée funéraire
Veillée traditionnelle en présence de la famille, hommes et femmes réunis. Des psaumes sont lus en continu et la présence d’une bougie symbolise l’immortalité de l’âme. Le corps ne doit jamais rester seul.
Délai
Le plus rapidement possible, en principe sous 24 heures, mais il est interdit de célébrer des funérailles les jours de shabbat, les jours de Fêtes et notamment de Yom Kippour.
Toilette rituelle
La tahara est un rite de purification du corps des défunts par une toilette soumise à un rite très précis, juste avant l’enterrement dans la mesure du possible. Cette importante mitzvah est confiée à la Hevra Kaddisha, et à elle seule. Elle est réalisée par des femmes pour une femme, par des hommes pour un homme.
Il ne s’agit pas seulement, dans la pensée juive, d’une toilette mortuaire, mais de la première étape de libération de l’âme.
Après la tahara, un membre de la Hevra kaddisha veille la personne décédée, et lui chante des Psaumes jusqu’à l’enterrement.
Mise en bière
Le défunt repose sur le dos, visage tourné vers le haut, mains le long du corps, tête reposant sur un sachet de terre d’Israël, dont le corps est également saupoudré.
Soins de conservation
Interdits normalement, ils sont obligatoires en cas de rapatriement en Israël, car le cercueil est alors ouvert et le corps inhumé en pleine terre.
Cercueil
Le cercueil est en bois, simple et peut porter une étoile de David.
Don du corps et don d’organes
Interdits.
4. Les rituels musulmans
La cérémonie
Nature de la cérémonie
Pas de cérémonie au lieu de culte.
Inhumation ou crémation ?
La crémation est interdite.
Dépôt de fleurs
En principe, pas de fleurs.
Au cimetière
Lieu de la cérémonie. Traditionnellement, les hommes accompagnent le défunt et les femmes s’y rendent le lendemain. L’Imam se place face au cercueil, orienté vers la Kaaba, et l’assistance derrière lui. L’Imam prononce la prière funéraire, seule prière dite debout, sans inclinaison, ni prosternation. Toute personne, même non musulmane, peut accompagner le défunt au cimetière.
Les cimetières sont communaux en France, mais des carrés destinés aux religions minoritaires peuvent être créés. Cependant, 80 % des défunts musulmans sont inhumés dans leur pays d’origine.
Monument funéraire
Le monument doit être d’une grande simplicité. Inscription d’un verset du Coran. Photos interdites.
Pour la préparation
Participation de la famille
La famille est présente à la levée du corps et au cimetière. Pendant les trois jours qui suivent le décès, elle reçoit les condoléances pendant lesquelles des prières sont récitées pour le mort. La communauté entoure la famille, les voisins et amis accueillent les visiteurs et préparent les repas. Au troisième jour, la famille invite amis et voisins pour prier et lire le Coran. Au quarantième jour, la communauté se retrouve à nouveau pour prier.
Veillée funéraire
Veillée traditionnelle. Des sourates du Coran sont récitées par un Imam ou une personne habilitée.
Délai
Le plus rapidement possible, en principe sous 24 ou 48 heures.Toilette rituelle
Toilette de purification essentielle. Le lavage du corps effectué par quatre personnes du même sexe que le défunt et instruites dans les rites (une femme peut faire la toilette de son époux et inversement). Le corps est placé avec la tête en direction de la Mecque, puis lavé de haut en bas trois fois pour chaque partie en commençant par la droite. Le corps essuyé est enveloppé dans un nombre impair de vêtements (trois pièces d’étoffe blanche non cousues), bras le long du corps (paumes en haut) ou croisés sur la poitrine.
Soins de conservation
Interdits.
Cercueil
Le cercueil est en bois tendre, avec parfois un capiton vert (couleur de l’Islam), avec ou non un emblème en forme de croissant. Dans les pays musulmans, le corps est enterré sans cercueil, sur le côté droit, poitrine face à la Mecque.
Mise en bière
Les toiletteurs font la mise en bière et le corps est disposé la tête en direction de la Kaaba.
Don du corps et don d’organes
Le don d’organe en Islam est autorisé selon certaines conditions bien précises : il faut que cela soit dans le respect de la famille et du défunt.
5. Les cérémonies civiles
Que faire lorsque les volontés de la personne excluent une cérémonie religieuse ? Souvent, la famille est partagée entre le respect de ce souhait, et la crainte de minimiser l’importance émotionnelle des obsèques.
Les professionnels de l’UPF accompagnent les familles désireuses d’organiser une cérémonie d’obsèques civiles en leur apportant leurs conseils et leur expérience.
Cela passe, d’abord, par le choix du lieu. Dans certains cas, les chambres funéraires prévoient un espace d’accueil propice eu recueillement et à la réunion des familles. Dans d’autres, les équipes peuvent aider les familles à sélectionner et à préparer ce lieu.
Les maitres de cérémonie apportent leur assistance aux familles afin de donner à cette cérémonie toute la dimension symbolique requise.
Quelques idées
La décoration du lieu doit être sobre, quelques objets peuvent témoigner de la personnalité du défunt. L’éclairage doit être doux, utilisant par exemple un dispositif de photophores, ou de lumières indirectes, permettant le recueillement.
Tout comme dans les autres cérémonies, les prises de paroles contribuent à témoigner des sentiments pour le défunt et pour la famille. Le choix des textes est important, et doit convenir aux circonstances et à la personne que l’on honore. Quelques amis peuvent intervenir. Nous aidons celles-ci, le cas échéant, à préparer ce moment à l’émotion intense.
La musique peut également jouer un rôle important, voire se substituer aux prises de paroles. Un « portrait musical » rappellera le défunt, et certains morceaux permettront aux pensées de chacun de se réunir.
Dans tous les cas le rôle de la famille est important, tout comme l’aide apportée par des professionnels expérimentés.